22 / La perte des cheveux
- rvtaccount
- 15 août 2020
- 3 min de lecture
Une étape de plus à ajouter au compteur. Evidemment, on est loin des douleurs physiques que j'ai pu ressentir au cours de l'année, mais celle-ci est tout aussi impactante. A l'annonce de ma récidive s'est ajoutée l'annonce de la chimiothérapie et directement j'ai compris que j'allais devoir perdre mes cheveux (et tous les autres poils du corps mais ça c'est le feu). aïe. La petite voix au fond de moi pensait secrètement que j'allais pouvoir éviter la chimio.
Manque de bol, j'ai pas le choix et je vais devoir foncer tête baissée pour affronter ce traitement. Comme à mon habitude, je me prépare d'abord mentalement, déjà pour accepter l'idée que, dans bientôt trois semaines, l'intégralité de mes cheveux ne seront plus sur mon crâne.
Comme je l'ai expliqué dans le texte "20/L'avant chimio" je décide de couper une première fois mes cheveux, coupe garçonne. Tu te demandes peut-être ce que tu aurais fais, toi ? Attendre jusqu'au dernier moment avec tes cheveux ou tout couper à l'avance... Pour moi c'était surtout symbolique, une façon de me dire que c'était moi qui avait décidé et personne d'autre. Cette étape m'a stressé, surtout parce que j'avais conscience que cette coupe n'étais pas faite pour le "fun", mais l'action même de couper mes cheveux ne m'a pas plus perturbé que ça. Finalement, les cheveux courts que j'ai eu toute mon enfance et que j'ai tant detesté, m'ont permit d'accepter facilement ce nouveau visage (pas ci nouveau finalement).
Malheureusement, les jours passent vite et les cheveux vont commencer à tomber quelques jours avant ma deuxième cure de chimio. Là encore un choix se pose : est ce que je laisse tomber mes cheveux au fur et à mesure pour en avoir le plus longtemps possible sur la tête ou je rase tout ?
Bon j'avoue, je vais laisser passer quelques jours, me sentant dans l'incapacité de sonner à la porte de ma coiffeuse habituelle, mais mon choix est fait : je coupe tout ! Toujours dans l'optique d'avoir un minimum de contrôle sur ce qui m'arrive mais aussi parce que la perte de cheveux ça fait mal. Et oui ... Je ne pensais pas que ça pouvait arriver mais j'avais la sensation d'avoir des milliers de petites aiguilles qui sortaient de ma tête ! Du coup tu penses bien que mon seul objectif était surtout de me débarrasser une bonne fois pour toute de tout ça et qu'on en parle plus !
A l'heure ou j'écris ce texte (c'est-à-dire bien après tout ça, parce que oui, j'ai échangé l'écriture contre quelques vacances !) je suis chauve, bien bien chauve même, même si quelques cheveux résistent encore ! Je n'irais pas jusqu'à dire que j'assume à 100% ce look à la Jason statham mais je m'y fais. Alors, non, tu ne me verras jamais sortir dans la rue le caillou à l'air (ne jamais dire jamais), mais les foulards et bonnets sont devenus mes meilleurs amis. D'ailleurs, après m'être rasée les cheveux j'ai pris pour habitude d'imaginer chaque personne que je croisais dans la rue avoir le crane rasé. Et, si tu essayes ça toi aussi, tu verras qu'on est tous pareil avec nos petites têtes vides de cheveux. C'était un moyen drôle de me rassurer.
Le vrai problème avec tout ça c'est ma peur de mettre mal à l'aise. Pas parce que j'ai honte de mon apparence, nan nan, bien parce que j'ai peur que les gens se sentent mal en pensant que je me sens mal.. Tu comprends ? :D Alors il faut juste que je travaille sur ça, faire les choses pour moi, sans vouloir à tout prix faire dans le sens des autres.
L'humour est un très grand moyen pour surmonter ce moment, et s'accepter davantage. Le caillou, Jason statham, "The rock" (et tous les autres acteurs américains chauves) et j'en passe sont des surnoms qui me collent à la peau depuis et qui permettent de juste rire un bon coup ! Je me dis que la perte des cheveux n'a rien de dramatique (à part pour le sex appeal, bon..), ce n'est pas un symptôme de ma maladie, c'est juste la preuve que j'ai démarré mon combat !
La force est en toi, c'est évident, ta sagesse me touche... Ne change rien, une vrai guerrière de la vie 💚😉🌺