20 / L'avant chimio

Je crois avoir précisé dans d'autres textes que mon cancer ne réagit pas ou mal aux effets de la chimio-thérapie. Alors tu te demandes peut-être pourquoi aujourd'hui on me propose ce traitement ? J'avoue m'être aussi posée la même question.

La réponse du chirurgien est simple. Si on opère de nouveau, j'aurais une récidive dans 3 mois. En gros ce fichu crabe va me coller à la peau si on essaye pas de le griller un bon coup.

Il existe une multitude de traitements de chimio, le mien s'appelle MAI. En faisant une simple recherche sur internet on peut se rendre compte qu'il est souvent utilisé pour le traitement des sarcomes des tissus mous. Si par chance tu n'as pas eu de cas dans ton entourage proche, ou que tu ne connais rien des effets d'une chimio alors tant mieux, la vie est belle ! Sinon tu sais que les effets de ce traitement sont très agressifs sur le corps.

• " Les effets immédiats peuvent être les nausées et vomissements qui sont maintenant moins fréquents et moins intenses grâce à l’action préventive de médicaments anti-émétiques puissants.

• La perte de cheveux est un effet secondaire très fréquent avec la doxorubicine et l’ifosfamide, mais réversible à l’arrêt du traitement.

• La fatigue est un effet secondaire fréquent avec tous les médicaments cités.

• Les troubles hématologiques sont fréquents et peuvent se manifester comme suit : - une baisse du taux de globules blancs (surtout des polynucléaires neutrophiles) appelée neutropénie, - une baisse des globules rouges (appelée anémie), - une baisse des plaquettes (appelée thrombopénie). "

et d'autres comme l'apparition d'aphtes, la sécheresse de la peau ...

L'objectif de ce traitement est d'éliminer les cellules cancéreuses qui envahissent mon corps. Comme je l'expliquais dans l'article précédent, je suis malade à deux endroits à présent. Suite à la biopsie réalisée en juin les médecins ont confirmé qu'il s'agissait d'une récidive à la fois locale (aux intestins) mais également métastatique hépatique (au foie).

Du coup, me voilà partie dans ce nouveau combat qu'est la chimio et je vais te raconter ici ce que je vis. Une semaine avant le début de ma première cure je vais me rendre à de multiples rendez-vous à l'hôpital.

23 juin: Rendez-vous avec la gynécologue

Du haut de mes 23 ans (et oui le 23 juin c'est mon anniversaire, paye ma journée mdr) j'écoute la gynéco me parler de mes ovules, de leur potentielle congélation, mais aussi des "inconvénients/changements" que je vais rencontrer à cause du traitement. Et oui ! On pense pas forcément à tout ça mais la sexualité/la contraception/ la fertilité rentre aussi en compte dans l'équation. Alors, après une échographie, les deux doigts de la gynéco et un engin qui m'a gratté l'utérus :) , j'apprends qu'il ne sera pas nécessaire de congeler mes ovocytes puisque leur nombre est suffisant, yes ! Au delà de ça, je dois arrêter ma pilule puisqu'elle augmente le risque de coagulation dans le sang et ma contraception est remplacée (pendant le temps de la chimio) par une piqûre (qui fait maaaal dans la cuisse) tous les 28 jours. Cette injection provoque une sorte de fausse ménopause qui protège mes ovocytes, enfin voilà t'as compris !

Je file ensuite au rendez-vous avec mon cancérologue qui m'explique grosso modo tout le protocole de la chimio et qui me répète (encore une fois) que mon cancer est bien merdique. :')

24 juin: Coiffeur

Je l'ai dis juste en haut, la perte des cheveux est inévitable pour moi. Je veux donc anticiper le choc de ce changement en passant d'abord par une coupe courte. Pour moi, mais aussi pour que mon entourage puisse s'y habituer. Et finalement, même s'il va me falloir un petit temps d'adaptation, j'apprécie mon nouveau visage.

24 juin : Examen du coeur

24 juin (toujours) : Psychologue

25 juin : Pose du PAC

" Ce dispositif, aussi appelé port-à-cath® ou PAC, est composé d'un petit boîtier (la chambre implantable) et d'un cathéter (tuyau souple et fin). Il est entièrement placé sous la peau, au cours d'une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale. Si une chirurgie est prévue avant la chimiothérapie, le chirurgien peut en profiter pour installer le dispositif pendant l'intervention, sous anesthésie générale. Le boîtier est placé en haut du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une grosse veine profonde. Après l'intervention, un examen d'imagerie (radiographie du thorax) est réalisé pour vérifier que le dispositif est placé correctement.

À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau. Il existe des patchs d'anesthésiants cutanés permettant de limiter la douleur lors de l'installation de l'aiguille. Ce système limite les douleurs liées aux piqûres répétées car celles-ci sont beaucoup moins profondes. Il reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d'avoir une activité physique normale, de se baigner, de voyager, etc."

Cette opération a été la plus éprouvante pour moi. La pose du PAC n'a vraiment pas été une partie de plaisir mais à présent je ne ressens plus rien. Le boîtier fait parti de mon corps et une fois cette grosse semaine terminée je me prépare maintenant à passer ma première cure de chimio.

Sources :

http://www.infosarcomes.org/sarcomes-et-chimiotherapie

https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Chimiotherapie/Chambre-implantable