Elle prend mon corps, mon esprit tout entier. Elle fait mal.
Elle vient gâcher ces moments de calme que je veux apporter à ma vie, elle prend tout. Pour un temps de répit je l’oublie parfois, et naïvement j’aime croire qu’elle ne reviendra pas. La morphine, le xanax et les mille médicaments que j’absorbe tous les jours ne font rien, la douleur est toujours présente. Ça vient des tripes; ce ventre qui me fait mal, qui me tord, il m’empêche d’avancer. Mon rire, ma plus belle arme, devient lui aussi une souffrance. Chaque mouvement, chaque souffle active la douleur... mon dieu comme j’ai mal.
Couchée sur mon lit, recroquevillée, je lutte et souvent les larmes coulent quand la douleur est trop vive. C’est difficile de ne pas pouvoir faire comprendre aux autres ce qu’on ressent, cette sensation de chaud dans le corps, les intestins en ébullition et ces coups de décharges électriques qui me paralysent toute entière. J’ai mille fois eu l’envie de m’arracher la peau pour aller voir à l’intérieur ce qu’il se passe. Mais plus je lutte plus j’ai mal, un méchant cercle vicieux que j’essaye de dompter. Alors une seule solution : accepter ! Accepter de se prendre de plein fouet la douleur. C’est la clé pour aller mieux me dit-on dans les séances de méditation que je pratique pour me calmer (merci Petit Bambou), et .. ça marche! Le mental est puissant. Mon esprit se concentre petit à petit sur mon souffle, ma respiration et j’en oublie la douleur. Le calme revient.
Alors même si c’est parfois seulement pour quelques minutes de répit je les prends volontiers et je savoure ce moment.
Il était beau le temps où je ne prenais même pas conscience de la chance d’aller bien.