10/ Préparation physique et mentale

Avant l'opération, j'assiste forcément à de multiples rendez-vous pour préparer l'acte chirurgical. Et c'est cette étape du processus qui est vraiment pas rassurante.

Je vais d'abord rencontrer mon chirurgien, le docteur MEEUS. Il m'explique en détail les actes qu'il va réaliser. "Exérèse par laparotomie + curage mésentérique". Bon, en français : il va couper mon intestin grêle pour retirer la tumeur mais aussi les multiples ganglions qui se sont développés aux alentours. Il m'explique que cette étape sera la plus complexe. En effet, les ganglions sont reliés aux vaisseaux sanguins, c'est une étape minutieuse. L'opération devrait durer 2h30 ou plus, suivant la complexité des gestes à réaliser mais aussi pour ne pas "bâcler" le travail et faire en sorte que soit bon.

Tout de suite je remarque que mon chirurgien a un caractère bien à lui. Son franc parler, son sérieux, et son humour me mettent en confiance. Il m'explique qu'il sera le pilote et moi, le copilote. Je vais devoir appliquer à la lettre ce qu'il attend de moi, et je vais aussi devoir faire de mon mieux pour tenir physiquement et mentalement. C'est "un travail d'équipe". Je ne sais pas comment l'exprimer mais son caractère match bien avec le mien ! Il me motive et me permet de ne pas m'apitoyer sur mon sort, je pense que cet état d'esprit à beaucoup contribué au bon déroulement de l'opération.

Je rencontre également une anesthésiste, mais c'est son collègue qui m'endormira le jour j. Ce rendez-vous me donne beaucoup d'angoisses. Comme pour toute opération, il y a des facteurs de risques. L'anesthésie, la péridurale... Je pense être devenue toute blanche lorsqu'elle a commencé à préciser que dans de rares cas, une péridurale mal exécutée pouvait entraîner une paralysie du corps. Bah merde alors, j'ai un cancer mais si je pouvais ne pas finir en légume j'en serais vraiment ravie !

Durant cette période on me prescrit des compléments alimentaires pour pallier à ma perte de poids. Je ne supporte absolument pas le goût et je vomis tout le produit. Avec l'accord d'un interne je ne suis pas obligée de continuer, mon poids reste quand même assez stable et je mange bien.

Pour cette étape, un gros processus mental s'enclenche jusqu'au jour de l'hospitalisation. L'époque de la phobie de l'hôpital, de la peur des petites prises de sang ou autre est derrière moi. Je sais que je dois être forte, que je dois faire de mon mieux et c'est ce que je vais faire. Alors je prends mon courage à deux mains et je fais confiance en mon corps, l'opération va bien se passer je le sais !