4/ Bienvenue en enfer :)

6h du matin. On me transfère dans une des chambres du service de gastroentérologie.

Bon, il faut savoir que ce genre de service est majoritairement occupé par des personnes d'un certaine âge (c'est pas bon de vieillir !) et quand tu es comme moi, à 22 ans, envoyée dans un service comme celui-ci, il faut… s'adapter.

Tu te demandes pourquoi je dis ça ?

Les lignes qui vont suivre sont le résumé de mon expérience personnelle, évidemment je ne fais aucune généralisation sur le comportement et l'attitude de chacun. A ce moment on me place juste au mauvais endroit au mauvais moment.

6h du matin donc. Je me retrouve dans une chambre double qui s'avère être occupée par une octogénaire qui regarde déjà la télé. Matinale la mamie ! Cela va bientôt faire plus de 24h que je n'ai pas fermé l'oeil, j'ai vraiment besoin de sommeil. Mais impossible pour moi de fermer les yeux, je suis trop agitée, je n'aime pas l'environnement et à 16h la télé est encore allumée. Et c'est là ou j'INSISTE. La télé est encore allumée, en passant de la quotidienne sur la 5 à Stéphane Bern sur la 3 puis à un concert orchestrale bien violent aux environs de midi tout ça à PLEIN VOLUME.

Je suis de nature emphatique, patiente et surtout bienveillante. Mais à 16h, après 10h de télé consécutive je demande poliment à la dame de baisser le volume. Ce qu'elle fait à moitié dans un premier temps. Le volume est encore extrêmement fort et je réitère ma demande. Elle souffle et fait SEMBLANT de baisser le son. Je suis ahurie par l'action que je viens de voir ! Cette femme ne me respecte absolument pas et je ne compte pas me laisser faire.

Je vais dans le couloir pour prévenir une infirmière de la situation. Mentalement ça ne va plus. Mon niveau de fatigue est extrême, la télé en continue m'explose les neurones, hors de question de l'entendre une seconde de plus. Mais je ne me doute pas encore que mon action va entrainer une vague de colère chez ma voisine.

Dans un premier temps l'infirmière demande à la dame d'éteindre la télé. Elle s'exécute mais fait comprendre qu'elle est totalement opposée à cette idée. Evidemment, une seconde après le départ de l'infirmière la dame rallume la télé et, sans aucun contrôle sur mon corps, je me mets à pleurer. Mes émotions à ce moment sont tellement vives. Comment une personne qui à l'âge d'être ma grand-mère peut contenir autant d'égoïsme et de malveillance en elle vis-à-vis d'une fille de mon âge ?

Je sonne pour prévenir l'infirmière. La dame se met à m'insulter de tous les noms. Je suis une "grosse poufiasse", une "gamine insolente"… Sympa la première hospitalisation, moi qui déteste les hôpitaux je suis servie ! L'infirmière finira par confisquer la télécommande et je peux enfin retrouver un peu de calme.

Malheureusement, la connerie ça ne se soigne pas et la dame va continuer à me harceler jusqu'à la fin de mon séjour.

Tous les matins elle se cramponne au bord de mon lit et s'arrête pour me demander d'un ton insolant si "j'ai fini de chialer?". Elle m'explique aussi que je ne suis pas du tout compatissante, qu'elle est à l'hopital et qu'elle souffre. ET MOI ALORS ??! Vraiment, toute personne saine d'esprit aurait perdu pied en entendant ces paroles.

Elle ne prend également pas en compte ma présence et n'a aucune pudeur. En plus des odeurs, elle expose son entière nudité, que je sois seule ou en présence de ma famille ou amis.

Cette hospitalisation de 7 jours est l'une des pires expérience humaine que j'ai vécu dans ma vie.