7/ Hospitalisation et instant de vie
- rvtaccount
- 3 mai 2020
- 2 min de lecture
Dans le précédent article j'exprimais mon envie de revenir plus en détail sur mon hospitalisation du 03 février au 07 février.
Durant ces 5 jours, je partage mon quotidien avec une femme, âgée toujours, mais gentille cette fois-ci. Nous sommes admises la même journée à l'hôpital et je vais vivre à ces côtés des jours extrêmement difficiles psychologiquement.
Cette femme, que je respecte énormément, est bienveillante, touchante et surtout courageuse. J'apprends rapidement qu'elle est atteinte d'un cancer. Depuis plus d'un an paraît-il. Je sais à quel point un cancer peut-être brutal, destructeur, et je compatis. Je me souviens avoir espéré à ce moment là ne jamais avoir à faire à cette fichue maladie.
Après plusieurs mois de chimio, son corps, devenu très fragile, ne supporte plus les traitements. Malheureusement je vais assister à un moment que personne, je crois, ne souhaite vivre dans sa vie. Dans la journée une soignante s'assit près d'elle et commence à parler. Je comprends très vite qu'on lui annonce la fin, sa fin. Cette femme est littéralement condamnée à mourir faute de traitement. Cette fatalité m'a tellement bouleversée. Je me souviens avoir pleuré, allongée sur mon lit en silence, à entendre cette dame effondrée, essayant de trouver mille solutions pour continuer à guérir. Je n'avais jamais vécu une situation aussi fataliste de ma vie.
Après cette journée je vais l'entendre souvent pleurer, seule, ou en compagnie de ses proches. Et à chaque fois sans exception je vais pleurer aussi.
Durant ces 5 jours je vais voir son combat.
J'assiste à son entretien psychologique ( je m'interroge ici sur l'aspect de l'intimité et de la confidentialité à l'hôpital ?), à ses soins plus douloureux les uns que les autres, à ses vomissements, jour et nuit.
Le dernier jour je lui dis au revoir, avec beaucoup d'émotion... Elle me prend la main et me souhaite bon courage. Je lui en souhaite aussi, et sincèrement j'espère qu'elle en aura plus que moi, je pense qu'elle en aura davantage besoin...
Encore maintenant, je pense à elle et j'espère qu'elle va bien.
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De mon côté, mon hospitalisation s'est plutôt bien déroulée.
Le deuxième jour on me fait l'examen. Un des deux brancardiers qui m'emmènent jusqu'au bloc se prend la tête avec la psychologue et le médecin de ma voisine. Apparemment ils l'auraient mal regardé. Encore une histoire de pouvoir/hiérarchie mal placée, certainement un manque d'estime de soi, ou un besoin de reconnaissance de la part de l'un ou de l'autre. Je n'ai jamais compris ce qui c'était passé à ce moment là, seulement qu'en prenant la tête à ces médecins, le brancardier a créé une atmosphère très pesante qui n'a réussi qu'à augmenter mon stress.
Cette journée est très compliquée puisque plusieurs cas urgents vont arriver dans le service. Plusieurs examens sont annulés mais par chance on maintient le mien. Je vais attendre 4h sur un brancard voyant passer un par un les patients, et enfin mon tour arrive. On m'emmène dans une salle. C'est très impressionnant, il y a des écrans de partout, une lumière bleue tamisée, une table qui m'attend au milieu. Et puis on m'endort...
Le résultat va tomber 10 jours plus tard.
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