24 / Où j'en suis ?

Je profite de ce moment de "calme" pour écrire cet article. J'avoue avoir écrit le précédent dans un "bad mood", assise sur mon lit d'hôpital et tu as peut-être ressenti mon manque d'enthousiasme. C'est pourquoi j'ai eu envie aujourd'hui de poser les choses, de faire le bilan.

Depuis l'annonce de ma chimio je n'ai pas vraiment évoqué l'avancée de ma maladie, ni même vraiment expliqué si la chimio avait un impact bénéfique sur mon corps ou non.

Alors voilà, après un mois de juillet calme et 2 cures de chimio déjà, je passe mon premier scanner de contrôle post chimio, et les résultats sont bons !

11 août : Rendez-vous avec mon cancérologue pour faire un point sur le traitement. Voici les quelques lignes du compte-rendu de consultation :

"On revoit ce jour la patiente en consultation après deux cures de chimiothérapie par MAI pour une récidive locale et métastatique hépatique d'un sarcome à cellules claires. La tolérance à la chimiothérapie a été globalement satisfaisante sur le plan clinique et biologique. Sur le plan radiologique, le scanner montre une diminution de la métastase hépatique (au niveau du foie). La récidive au niveau du grêle est difficile à évaluer."

De quoi me donner de la motivation pour les prochaines cures tu me diras !

Le mois d'août est un peu plus mouvementé, avec deux cures de chimio également mais aussi des vacances à la montagne, deux fois ! J'en ai de la chance !

La troisième cure se passe relativement bien, même si je pèse mes mots, puisqu'une cure de chimio n'est jamais vraiment fun. Puis la 4ème, celle que je viens de terminer, que j'ai plutôt mal vécu. Pour la première fois je vomis les produits et je sens que mon corps (et le mental) lâche un peu. Je ne supporte plus du tout les odeurs de l'hôpital et mes séjours là-bas deviennent de plus en plus durs à vivre.

Il faut dire aussi que malgré la nouvelle encourageante du dernier scanner, on m'a confirmé dans le même temps que deux opérations seraient nécessaire pour la fin d'année. Gros gros coup sur le moral.

Tu es peut-être entrain de te dire "Mais pourquoi ils font pas l'opération du foie et de l'intestin en même temps ?" Justement parce que ce n'est pas possible héhé, ça aurait été trop simple ! La durée de l'opération serait sûrement trop grande et la technique chirurgicale ne sera pas la même pour les deux organes.

J'accuse encore le coup de la nouvelle et je commence d'ores et déjà à me préparer mentalement, même si cette fois-ci les choses sont plus difficiles. Le fait d'avoir vécu une première grosse opération m'enlève cet aspect "d'inconnu", je sais ce qui m'attends, je connais la douleur et c'est ce qui fait que j'angoisse davantage.

S'ajoute à ça le blues de la rentrée ( J'en parle dans mon article précédent), et il y a presque un an maintenant mes premières douleurs apparaissaient et le début de la maladie pointait le bout de son nez. Je pense qu'une part de moi appréhende de revivre cette période. Alors je me dis que dans tous les cas chaque expérience est unique, et que la période à venir ne sera pas obligatoirement mieux ou moins bien que tout le reste, je verrais juste sur le moment. J'espère juste retrouver un peu de force et de courage dans les semaines à venir. Pour l'instant, j'accepte ces moments de "mou", ça fait parti du processus, et c'est normal.

Tu le sais, le cancer ce n'est pas drôle, et même si j'adore rire de ça, la réalité fait que l'humour est parfois rattrapé par l'angoisse et la peur lorsque ça devient difficile !